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Crise de l’immobilier

Posté par Profimmo le février 24, 2022
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Loyers : les prix explosent à La Réunion

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Les prix de l’immobilier ne font que monter à La Réunion et il est aujourd’hui de plus en plus difficile de trouver une location à prix décent. En cause : un manque de logements disponibles auquel s’ajoute une forte demande, qui ne date pas d’hier. La crise sanitaire semble également être une justification toute trouvée pour les propriétaires qui augmentent de plusieurs centaines d’euros leurs biens. (Photo d’illustration rb/www.ipreunion.com

800 euros pour un studio à Saint-Paul, 1.200 pour un T2 non meublé à Saint-Denis, des places en colocation à 600 ou 700 euros… les prix des loyers s’affolent depuis plusieurs mois à La Réunion.

Sur les sites de petites annonces ou les réseaux sociaux, les recherches de locations se multiplient et les réponses proposées sont souvent exorbitantes. Les logements disponibles sur la côte ouest plus particulièrement, de par leur situation ensoleillée, affichent des prix semblables à ceux de Paris.

– 640 euros pour un 24 m2 –

Nos recherches nous ont notamment permis de tomber sur ce minuscule studio avec “vue mer” soit un morceau de bleu niché entre deux immeubles en vis-à-vis, à Saint-Gilles. Montant du loyer : 890 euros, hors charges. Idem avec un “T2” à la Saline-les-bains, dont la salle à manger considérée comme pièce principale n’est autre qu’une varangue et le jardin une sorte d’ancien parking réaménagé avec pelouse synthétique et portail rouillé coulissant en guise de muret de séparation. Un faux deux pièces proposé à 1.250 euros par mois.

Ces exemples ne sont hélas pas des exceptions. A Saint-Denis, où les locations d’appartements sont prisées des travailleurs comme des étudiants, les prix ont fortement grimpé également.  Pas besoin d’aller chercher bien loin hélas : à Imaz Press, stagiaire comme titulaire, nos journalistes ont bien de la peine à se loger à prix abordable. Si la première va visiter – à contre-cœur – un studio de 24 m2 à 640 euros par mois près de la Trinité, la seconde a vu passer au fil de ses recherches un studio à Terre Sainte à 700 euros par mois. Le quartier, à proximité du centre de Saint-Pierre, est devenu extrêmement cher en raison de son attrait touristique.

Force est de constater que ce sont bien sûr les villes de la banane ouest, de Saint-Denis à Saint-Pierre qui sont les premières touchées par cette hausse des prix, beaucoup moins notable dans l’Est, jugé (à tort) moins attractif.

– Une dénonciation naissante sur les réseaux –

Sur Facebook, un groupe s’est monté afin de dénoncer ces annonces hors de prix. Avec son titre parlant “Neurchi de loyer abusé sur l’île de La Réunion”, cette page propose comme son nom l’indique de faire découvrir ou plutôt afficher les annonces “chinées” (neurchi étant le verlan de chineur) par les internautes. Créé en février 2021, le groupe compte déjà plus de 1.200 membres.

Si les annonces nommées ci-dessus y sont parfois citées, les achats de maisons ne sont pas en reste. Preuve en est avec une bâtisse pour le moins “fatiguée” de type F3 dans l’ouest à près de 150.000 euros.

Lire aussi: Loyers : se loger à La Réunion, ça coûte (vraiment) cher

– Un encadrement des loyers limité –

A La Réunion, l’encadrement des loyers, qui se limite aux zones dites “tendues”, concerne dix communes : Saint-Denis, La Possession, Le Port, Saint-Paul, Saint-Louis, L’Entre-Deux, Saint-Pierre, Le Tampon, Sainte-Marie et Saint-André.

Mais il reste difficile de garder un œil sur les propriétaires privés. La DEAL (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement), service de la préfecture, est justement censée surveiller les prix via l’Observatoire des loyers privés. Créé en 2013, ce réseau permet de suivre les évolutions du marché du logement. Le TCO et la Civis par exemple y ont adhéré respectivement en 2015 et 2016. L’ensemble de l’île est couvert depuis 2017.

Problème : aucune donnée actualisée n’est disponible depuis 2017 sur le site de l’observatoire. Résultat, au mètre carré, La Réunion est encore classée parmi les zones abordables, sans prendre en compte les évolutions actuelles, notamment la crise sanitaire.

Il faut se pencher sur les données du ministère de la Transition écologique pour avoir des données plus récentes, collectées en 2019 malgré tout. On constate alors que les Réunionnais paient en moyenne 12,2 euros par mètre carré à Saint-Denis, 15,4 euros à Saint-Paul, ou encore 14,1 euros à Saint-Leu pour les appartements du parc privé. Dans l’Est, la moyenne tourne autour de 10 euros par mètre carré à la Plaine des Palmistes ou encore à Sainte-Rose.

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Au niveau national, la crise a fait augmenter de deux euros le prix médian du loyer au mètre carré, passé de 12 euros au mois d’août 2020 à 14 euros pour la même période en 2021. La Confédération nationale du logement (CNL) à La Réunion constate une hausse du montant des loyers et charges locatives de 6.69% sur la période 2017-2021.

mm/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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